Leurs actions




(Présentation des actions et missions les plus connues du groupe Morhange...)

1) Certains membres du groupe Morhange tel Pierre Saint-Laurens par exemple, s'infiltrent dans la Gestapo , ou se sont rapprochés au plus près de l’ennemi, pour obtenir des renseignements (infiltration dans la S.I.P.O, et dans le Sicherheitsdienst toulousain). Taillandier parvient à infiltrer un agent X (st Laurens ) dans l’équipe toulousaine de la Gestapo que dirige le SS Wilhelm Redzeck .




Celui-ci vit a l’hôtel Capoul ( place Wilson), avec sa maîtresse Paulette Bordier. Il avait deux adjoints dangereux, l’espagnol Émile Alzugaray et l’italien Bruno Toniutti .


2) Les actions qui semblent invraisemblables de ses membres sont pourtant attestées par plusieurs témoignages convergents. Ce réseau infiltre aussi souvent que possible des agents dans les institutions de Vichy et de la Gestapo. Son objectif principal est l’identification et l’élimination des auxiliaires français et de la police Allemande, mais aussi la collecte d'informations qui sont destinées à la Résistance (opérations contre les maquis, répression, etc..)



"Je vous salue vous qui dormez



Aprés le dur travail clandestin,



Imprimeurs, porteurs de bombes, déboulonneurs de rails, incendiaires,



Distributeurs de tracts, contrebandiers, porteurs de messages,



Je vous salue vous tous qui résistez, enfants de vingt ans au sourire de source,



Vieillards plus chenus que les ponts, hommes robustes, images des saisons,



Je vous salue au seuil du nouveau matin."



Extrait de Robert Desnos, Le veilleur du Pont-au-Change, Etat de veille (1943)



(Sabotage d'une voie de chemin de fer .)


3) Son fondateur, l’adjudant Marcel Taillandier, qui prend le pseudonyme de Morhange, s'occupe du camouflage du matériel lorsqu’il appartient encore à l’armée de l’armistice. Il recrute surtout dans l’armée et dans la police, où il conserve des antennes. Il possèdait ainsi d’excellentes informations puisées à la bonne source : les RG ( les renseignements généraux), l’intendance de police, la direction de la gendarmerie. Certains des membres du réseau comme Salètes, restent dans la police jusqu’à ce qu’ils soient démasqués ; ils s'enfuient alors dans « Les Hauts De Hurlevent » ( c'est à dire la forêt de Grésigne). D’autres réussissent à se maintenir dans l’Administration jusqu’au bout. Ils continuent d’être aidés par des inspecteurs ou des officiers de gendarmerie résistants dont le nombre ne cesse de croître.


4) L’activité du réseau consiste à enlever les agents les plus dangereux au service des Allemands; on les amène ensuite au siège du groupe, où ils sont longuement interrogés. Les renseignements ainsi obtenus sont groupés dans des dossiers et transmis à l’antenne de la France Libre de Barcelone. Mais il n'est plus être question de relâcher les prisonniers: vient alors la partie macabre de l’affaire, les «pompes funèbres » du château. Un fossoyeur prépare toujours trois tombes d’avance en cas de besoin; il est rare qu’elles restent longtemps inoccupées. Il y a même un bourreau, Pierre, âgé de moins de 20 ans, personnage inquiétant qui prend plaisir à ses fonctions et se plaint lorsqu’il n’a pas de collabos à dépêcher.



"Mais il faut maintenant changer de ton de tour



car trop de mes amis sont morts en pleine nuit "



Extrait de Claude Roy, Les cloches du sommeil, Les Circonstances (1970)



(exectution de résistants )


5) Par un excellent agent qu’il avait introduit dans le service des renseignements du PPF, Taillandier apprend l’existence et suis l’activité d’une équipe de traîtres qui est à l’origine de l’arrestation de nombreux résistants. Capturés, ils sont jugés le 9 Octobre 1943, par le tribunal militaire clandestin de Brax. Condamnés à mort ils sont exécutés le 10 Octobre 1943.


6) En Juillet 1943, le groupe participe au meurtre de l’intendant de police Barthelet dont la mort est décidée à Alger parce qu’il avait livré les archives des services spéciaux aux Allemands alors qu’il était en poste à Lyon. L’opération est préparé sur place par Morhange avec l’aide d’un agent venu spécialement d’Alger par sous -marin. Le 23 octobre 1943 à 20 heures Barthelet est abattu, alors qu’il rentre dans sa villa au quartier du Busca (par Alphonse Alfasser). Survenant 13 jours après la mort de l’avocat général Lespinasse ce nouvel attentat sème la terreur dans le monde de Vichy, et suicite encore d’opportunes conversions .